Psychologie de la relation mère fille illustrée dans Raiponce
- mademoisellesennuie
- 30 avr. 2015
- 3 min de lecture
[Le Mea Culpa de Mademoiselle : Oui le marketing Disney est efficace, j'en suis la première victime. Firme lobbyiste, aux idéologies mercantiles et consuméristes, soit...mais qui Vend du Rêve ! Comment ne pas céder alors ...]
Dans ce dessin animé qui renoue avec les meilleurs du genre, une vraie fraicheur des personnages [le coup de la poele à frire ... j'avoue j'ai ri ! ] laisse aussi la place pour que se dessine en filigrane la profondeur des rapports conflictuels entre mère et fille.
La retranscription des traits caractéristiques d'une mère oscillant entre apologie et dépréciation de sa progéniture est à la fois fine et percutante. Le portrait d'une mère surprotectrice, presque castratrice usant d'un "dosage subtil de grande gentillesse et de grande générosité ponctuées d'humiliations"fait mouche.
La mère, femme angoissée fait rejaillir toutes ses peurs sur sa fille, par ses mises en garde à son enfant qu'elle affirme incapable de surmonter la dangerosité et la difficulté du monde réel (ie le monde des adultes).
La mère maintient ainsi son enfant dans l'immaturité, en le forcant à rester dans le rôle qu'elle souhaite lui faire jouer, ce qui donne des complexes à l'enfant, notamment culpabilité, timidité, peur de déplaire...
Sûre de faire le bien pour "sa fille" (car qui mieux que sa mère pourrait savoir ce qui est bon pour elle ?) ,
la mère, affichant une assurance implaccable quand à la véracité de ses propos, dit tout : critiques , reproches, dévalorisations (car qui d'autre le ferait si ce n'est elle ?) justifiant ces propos, destructeurs dans les faits, par le souci de la protection de son enfant aimé. [Le grain de sel de Mademoiselle : Heureusement qu'on peut toute compter sur quelqu'un pour nous rappeller nos tares ! Question subsidiaire: de quoi serait alors capable une mère peu aimante...à bon entendeurs, salut ! ]
Mais tout est dit dans l'extrait qui suit, qui porte bien son nom:
N'écoute que maman...
Ecouter sa mère s'impose comme un devoir moral, au risque de contrarier "maman". La mère joue la carte du chantage affectif.
Destructrice à son insu, elle excelle dans l'art d'interpréter les évènements comme des conséquences des ses prédictions ( à coups de raccourcis, lorsque l'opportunité se présente), pour prouver la validité de son raisonement et de ses avertissements de manière à donner une lecon à celle "qui ne l'a pas écouté". (cf extrait suivant) [ Le conseil de mademoiselle : pour éviter de tomber dans la facilité des raisonements caduques; se renseigner sur les sophismes, et lire Le spectre de la rose de Jean Dutourd, mention spéciale aux passages sur "l'histoire de la puce et du savant", et sur "le principe de causalité"].
Une jolie allégorie de la mère omnisciente et en manque de reconnaissance, seule capable (selon elle) d'aimer de manière aussi désintéressée et inconditionnelle, sa fille ingrate et vouée à l'échec tant qu'elle agira sans son aval :
Tiraillée entre son attachement à sa mère et sa volonté de s'affranchir de son emprise, le départ de la fille se ponctue de découvertes inattendues. Sans la mère, la fille se forge sa propre expérience, voit au delà des oeuillères maternelles et se découvre en tant que femme.
Cet extrait intitulé "indécise" illustre le sentiment de culpabilité ou de mauvaise conscience auquel est confronté "la fille" dans sa quête de liberté ou de libération du lien maternel :
Vaste sujet que celui de la psychologie des relations mère filles! Cessons maintenant de malmener les mamans, elles savent très bien se victimiser toutes seules...
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