Persepolis

De retour d'un voyage "retour aux sources" en Iran, une iranienne m'a confié avoir observé un plus grande tolérance envers l'apparence (vestimentaire + maquillage) de la femme par rapport à quelques années plus tôt. Cet échange m'a rappellé le film Persepolis (une vraie perle) qui va vous expédier dans un voyage dans le temps en Iran. C'est aussi l'occasion de découvrir (en guise d'introduction) une vidéo de Madame Figaro illustrant la "mode" féminine irannienne de 1910 à aujourd'hui.

Cent ans de beauté de la femme iranienne en une minute - Madame Figaro

1910 : la femme iranienne porte un voile épais et ne s'épile pas les sourcils. 1930 : elle troque le voile pour le foulard de Charlie Chaplin. 1960 : les yeux soulignés de khôl et la chevelure remontée en chignon crêpé, elle adopte l'allure de sa nouvelle impératrice, Farah Pahlavi. Dans les années 1970, elle se rapproche des canons de beauté occidentaux. Jusqu'à la fin du règne de la dynastie Pahlavi. En 1979, l'Iran fait sa révolution : l'ère des chahs cède la place à celle des ayatollahs.

Puis, la femme iranienne se couvre d'un voile noir, qui encadre son visage pour s'étendre à l'infini le long de son corps. Un voile qui opte pour le vert en 2009, en écho à la « révolution verte », précurseure des futures révolutions arabes. 2010 : le port du voile s'assouplit, les femmes l'écartent progressivement de leur visage pour laisser plus de mouvement à leurs cheveux... et plus de liberté ?

Persepolis est en fait un dessin animé, adaptation de la BD de Marjane Satrapi. Et c'est par hasard que je viens de découvrir que cette BD fait polémique ... aux Etats Unis !? C'est ce que révèle le Figaro :

Persepolis est le 2e livre le plus censuré aux États-Unis en 2014

L'American Library Association publie sa liste annuelle des 10 livres polémiques sur le sol américain. Surprise : sur le podium 2014, le roman graphique de Marjane Satrapi occupe la deuxième place après Le Premier qui pleure a perdu de Sherman Alexie.

L'histoire de l'auteur en Iran est jugée politiquement incorrecte par certains lecteurs américains. Son point de vue trop politique et tranché les indisposent.

Le film d'animation avait aussi fait polémique en 2008 au Liban et en 2011 en Tunisie. Lire à ce sujet l'article d'Arte, en cliquant sur la caricature ci-dessous.

Dans tous les cas, le film est à voir absolument (Profitez en, il n'est pas (encore) censuré en France ;) ).

Subversif... peut être... Bluffant c'est certain !